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Elles travaillent avec les femmes exilées
Exils : et Elles ? Elles travaillent avec les femmes exilées

Fanny travaille à l’ADSF en tant que chargée de sensibilisation et de formation, et accompagne les bénévoles. Sandrine est bénévole au sein du collectif Solidarité Migrants Wilson. Elles travaillent au quotidien avec des femmes exilées. Découvre ici leur travail !

Un public « invisible »

L’ADSF organise tous les premiers samedis du mois un « Accueil Hygiène et Santé », où des kits d’hygiène sont distribués aux femmes précaires. C’est lors de l’un de ces accueils que Fanny a rencontré des femmes exilées pour la première fois : « C’est un public dont j’avais très peu entendu parler. Il n’y a pas une femme avec un parcours similaire à une autre : les femmes exilées sont aussi bien seules qu’en couple, avec des enfants au pays, avec enfants en France… ». 

Pour Sandrine, c’est après s’être installée à Saint-Denis qu’elle a commencé à entrer en contact avec des femmes exilées. « J’ai aperçu des familles syriennes à la rue et je suis allée à une manif devant la mairie, puis sur place au square où elles étaient pour leur apporter ce dont elles avaient besoin. Au début, c’était de façon individuelle, puis j’ai un un appel de Wilson, et fait ma première distribution ». La plupart des exilés présents aux distributions sont des hommes.  Mais rapidement, Sandrine rencontre un homme somalien qui lui signale la présence de femmes et d’enfants arrivées la veille sur le camp de réfugiés. « Il y avait une femme diabétique et une femme enceinte avec un petit. (…) Les conditions de vie étaient très précaires. Elles n’avaient pas de possibilité de prendre de douches, elles étaient au fond du camp donc près du coin toilettes avec les odeurs. Elles n’avaient pas d’intimité. » 

Des difficultés et des parcours spécifiques

Fanny souligne aussi que les difficultés que rencontrent les femmes exilées sont différentes de celles des hommes : « Elles ne sont pas confrontées aux mêmes dangers et doivent se protéger de façon complètement différente. Il y a des femmes qu’on peut avoir l’impression de ne jamais voir . Elles s’invisibilisent parce qu’elles évitent les lieux où il y a beaucoup d’hommes, donc la plupart des lieux ouverts à tous ». Fanny explique que des lieux ouverts à tous, c’est souvent des lieux où les femmes ne se sentent pas en sécurité. Penser la mixité de ces lieux, c’est donc très important. » 

Les femmes exilées rencontrent aussi des enjeux de santé ou d’information spécifiques. Fanny explique : « On croise parfois des femmes qui n’ont eu aucune info sur comment faire des demandes d’asile, comment avoir accès aux soins… ». 

Que faire face à ces situations ?

Les bénévoles et les associations luttent à leur échelle pour fournir le minimum vital aux personnes exilées. Fanny mentionne les accueils, où des kits d’hygiène sont distribués aux femmes, et les maraudes « pour aller vers des femmes cachées, repliées, qui deviennent invisibles car invisibilisées par leur situation. On veut leur montrer qu’on existe et qu’on peut être une présence, maintenant ou dans quelques semaines/années ».  

Mais sans engagement de l’Etat, tout le système de solidarité repose sur des associations et des bénévoles. Sandrine conclut : « Je trouve ça honteux. On est quand même en 2020, de voir autant de misère c’est inadmissible, incompréhensible. On a beaucoup de gens à la rue, de femmes, d’enfants. Je pense qu’il faudrait que des textes de lois soient changés » . 

Tu veux agir et interpeller nos responsables politiques ? Rendez-vous sur la page de la campagne « Exil : et Elles ? ».

 

 

Nos partenaires 

LOGO-ADSF-resize200x65.png Créée en 2001, l’ADSF - Agir pour la santé des femmes, va à la rencontre des femmes en situation de vulnérabilité et d’exclusion pour les ramener vers le système de santé. L’ADSF s’engage pour le bien-être physique, mental et social de toutes les femmes.

logo-wilson-resize150x134.pngNé entre voisins de La Plaine Saint-Denis en novembre 2016, le collectif Solidarité Migrants Wilson propose nourriture, information et lien humain aux exilé·es et personnes à la rue. Il informe et alerte sur la situation des camps du nord de Paris. Il interpelle les pouvoirs publics afin que les exilé·es soient accueilli·es de manière décente et puissent accéder au droit d'asile, droit humain fondamental.