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Le temps passe vite ! Déjà une semaine que les négociations climatiques ont commencé à Paris pour la COP21. Ce lundi, il est temps de passer aux choses sérieuses pour maintenir l’agenda serré des derniers jours de la COP. Laurent Fabius, président de la COP21 attend les décisions définitives des pays pour jeudi (avant-dernier jour de ces deux semaines historiques) pour envisager l’adoption finale de l’accord vendredi 11 à 18h. On s’attend malgré tout à ce que les négociations débordent sur le weekend selon différents experts ! Côté Ben & Jerry’s, nos vaches espèrent que ce n’est pas la glace qui va déborder...
Accord en vue
Après 4 années de négociations, une première ébauche d'accord sur le climat a été remise comme convenu samedi midi à la présidence française de la COP21. Alors que ce document faisait encore 90 pages en début d’année, nos vaches approuvent le travail d’écrémage qui a été effectué. Objectif : arriver vendredi à un accord universel sur les actions à mettre en place pour préserver le climat. Les diplomates, ministres et négociateurs ont travaillé toute la nuit de vendredi pour présenter samedi ce texte de compromis. Pourtant il reste encore plus de 900 morceaux de texte (pas de chocolat) entre crochets. Ils indiquent des passages dont la mise en place n’est pas encore quantifiée ou délimitée par les futurs pays signataires. Ces crochets reposent sur des nuances telles que “faut-il” ou “doit-on” ou “devrait-on” adopter tel ou tel objectif de réduction de gaz à effet de serre ? Parmi eux, 3 objectifs semblent coincer plus que d’autres ! Branchons notre décrypteur !

L'argent fond comme la glace au soleil
L’épineuse question des financements fait l’objet de 18 points de divergences dans le document, selon la Fondation Nicolas Hulot. Si nous rembobinons le temps pour faire un rapide saut en 2009 à Copenhague, rappelons que les pays du Nord s’étaient engagés à partir de 2020 à verser chaque année 100 milliards de dollars, pour aider les pays en voie de développement à lutter contre le changement climatique. Pour les pays du Sud cela semble ne plus suffire. Dans un premier temps, il veulent s’assurer que cette aide augmentera après cette date. Dans un second temps ils veulent aussi savoir clairement ce qui pourra ou non être payé par cette aide. Ils ont besoin de transparence et de certitude.
On en reparle tous les 5 ans
On en reparle tous les 5 ans
Le Président de la COP21, Laurent Fabius, indiquait vouloir faire des points tous les 5 ans sur la tenue des engagements des Etats. Les engagements devant être mis en place à partir de 2020, il est nécessaire de savoir si tout le monde les respecte et d’en prendre même de nouveau, d’où cette “clause de revoyure”. Inversement, que se passe-t-il finalement si un pays n’a pas joué le jeu ? Mystère et pépites de chocolat… l’Europe veut un accord contraignant impliquant des pénalités pour ceux qui ne tiendraient pas parole, mais les Etats-Unis et la Chine ne veulent pas. C’est un vrai casse-tête chinois car l’évolution du climat n’est pas immédiate et les pays doivent maintenir leurs efforts pendant plusieurs années avant de voir le résultat. Dur dur de se projeter à 10 ou 20 ans !
1,5 ou 2°C
Quel est l’objectif de l’accord ? Pour l’instant pas de consensus définitif. Faut-il limiter le réchauffement climatique à 1,5°C ou à 2°C avant la fin du siècle ? Dans le 2ème article du brouillon de l’accord, la question reste en suspens avec ces fameux crochets : “sous les 1,5°C” et “bien en dessous des 2°C” ? Nos vaches parisiennes nous ont indiqué que 110 pays ont adhéré au slogan “1,5°C pour rester en vie” initié par les petits pays insulaires qui risquent d’être englouti à cause de la montée des eaux. Tant que tout n’a pas fondu, tout n’est pas foutu !