Un fonds pour le climat qui n’a pas fondu
Un fonds pour le climat qui n’a pas fondu
Le jargon autour de la COP21 peut être assez lourd à comprendre. Nous nous attaquons aujourd’hui à un gros morceau, et ce n’est pas du chocolat ! Il s’agit du fameux Fonds Vert pour le Climat (ou FVC). Depuis le début des négociations de la COP21, nous entendons les négociateurs parler de gros chiffres, 1 milliard par ci, plusieurs par là. Nos vaches en ont le tournis ! Mais qu’en est-il réellement ?
Un projet qui n’a pas pris l’eau depuis 2009
Le FCV est un organisme financier situé en Corée du Sud et porté par l’Organisation des Nations-Unies. Il est rattaché à la CCNUCC (ou Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques). Pour bien comprendre, la CCNUCC permet de donner un cadre à tous les efforts menés par les gouvernements membres de l’ONU dans le but de relever les défis liés aux changements climatiques. Ce cadre met, pour une fois, tout le monde d’accord : notre environnement est avant tout partagé et sa stabilité peut se retrouver profondément affectée par les émissions de CO2 et autres gaz à effet de serre. Vous nous suivez toujours ?
Concrètement, le FCV va transférer des fonds obtenus grâce à la générosité des gouvernements et seront à destination des pays les plus touchés par les changements climatiques. Cette ambition a mis 6 ans à se mettre en place. C’était l’une des principales promesses faites à la COP de Copenhague en 2009. C’est aujourd’hui une avancée très positive car il y a 6 ans, la situation était complètement bloquée entre les pays du Nord et ceux du Sud. D’ici 2020, le fonds doit permettre la distribution de 100 milliards de dollars, via des subventions et des prêts, auprès des pays qui en ont le plus besoin.
Aujourd’hui le fonds est doté de 10,2 millions de dollars de promesses de dons par 35 pays. Et la France dans tout ça ? Elle a aussi fait un bel effort en promettant 1 milliard d’euros. La bonne nouvelle est que mi-2015, 60% de ces dons ont réellement été versés, ce qui permet de commencer à financer des projets dans les pays du Sud dès 2016. Même s’il reste du chemin à parcourir pour atteindre les 100 milliards de dollars, de nombreux pays commencent à manifester leur bonne volonté.
Des projets qui ne perdent pas le Nord
En attendant, plusieurs projets pilotes ont déjà été lancés pour un investissement d’environ 900 millions de dollars. Ils aideront les pays en développement sur 2 aspects. Dans un premier temps il les aidera à trouver des solutions pour s’adapter aux changements climatiques. Dans un second temps, l’objectif est de les soutenir dans leur développement économique à faibles émissions de gaz à effet de serre. Pour la directrice du Fonds vert pour le climat, Héla Cheikhrouhou, “Le Fonds vert pour le climat avance à grande vitesse et ses investissements contribueront à la plupart des nouveaux objectifs de développement durable qui guideront les efforts mondiaux de financement des pays en développement de 2015 à 2030.”
Du 2 au 5 novembre dernier, le conseil d’administration du FVC s’est réuni en Zambie pour choisir les 8 premiers projets qui bénéficieront du Fonds. Le 6 novembre, se sont donc 3 projets en Afrique, 3 dans la région Asie-Pacifique et 2 en Amérique Latine qui ont été retenus. Dans les 5 années à venir, c’est 1,3 milliards de dollars qui seront générés pour soutenir ces projets.
Les projets retenus couvrent de vastes thématiques. En Amérique Latine, ce sont les zones humides et l’efficacité énergétique qui sont visées. En Afrique, c’est un système d’alerte climatique, ou encore un système de valorisation des énergies vertes et un programme sur l’insécurité alimentaire qui sont valorisés. En Asie-Pacifique, l’approvisionnement en eau, la gestion de la sécheresse et la sensibilisation aux enjeux climatiques seront développés.
Pour Ben & Jerry’s, nous sommes aussi en train d’agir pour sauver nos parfums !
Rien n’est encore décidé à la COP21, mais ces avancées sont très encourageantes. Tant que tout n’est pas foutu, tout n’est pas fondu !