COP 26: Blockbuster ou Bla Bla Bla ?
Les dirigeant-es du monde entier se sont réuni-es à Glasgow, en Écosse, pour la plus importante négociation sur le changement climatique depuis le Sommet de Paris sur le climat. Deux questions figuraient en tête de l'ordre du jour : la lutte contre le changement climatique en intensifiant l'ambition et les efforts pour maintenir l'augmentation moyenne de la température mondiale en dessous de 1,5 °C et la justice climatique en veillant à ce que les personnes et les nations les plus vulnérables soient indemnisées par les nations riches pour les pertes et dommages déjà causés par le changement climatique.
Alors, quand le coup de marteau est tombé sur la COP26, quel a été le verdict ? Accord climatique triomphant pour le monde, ou juste plus de brassage d'air chaud ?
Dans la lutte pour maintenir le changement climatique en dessous de 1,5 °C, quelques petites mesures ont été prises. Dans la lutte pour la justice climatique, la COP26 a été caractérisée beaucoup de grands discours et peu ou pas d'action. Les jeunes grévistes du climat de Fridays for Future nt décrit le résultat final comme “exaspérant et décevant”. Voici notre sélection des quatre points à retenir de la COP26.
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Premier point
Les pays riches, dont les États-Unis, les membres de l'Union européenne (UE) et le Royaume-Uni, n'ont pas réagi et pris leurs responsabilités face aux pertes et des dommages qui se produisent déjà dans les pays les plus pauvres et les plus vulnérables au changement climatique. L'écrasante majorité des émissions historiques à l'origine du réchauffement climatique proviennent des pays les plus riches, tandis que les plus pauvres paient un prix plus élevé pour les conséquences. Les pays riches ont bloqué la création d'un fonds pour les pertes et dommages, tournant le dos aux plus vulnérables du monde et à leurs appels à la justice climatique. Le réseau d'ONG Climate Action Network International l'a qualifié de “« trahison envers les millions de personnes souffrant de la crise climatique dans les pays en développement”.
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Point numéro 2
Sur une note légèrement plus optimiste, le texte final de l'Accord de Glasgow – après des décennies de campagne et 27 ans de négociations – appelle tous les pays à“« accélérer la transition vers des systèmes énergétiques à faibles émissions, y compris des efforts pour réduire progressivement la part du charbon et " les subventions inefficaces pour les combustibles fossiles ». Cela semble difficile à croire, mais c'est la première fois dans l'histoire que la nécessité de mettre fin aux énergies fossiles est formellement reconnue dans les négociations sur le climat.
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Point numéro 3
La lutte pour maintenir le réchauffement en dessous de 1,5 °C est mourante. L'objectif fixé dans l'Accord de Paris sur le climat était de maintenir la hausse moyenne des températures bien en dessous de 2 °C et de préférence de 1,5 °C. L'accord de Glasgow reconnaît que « les impacts du changement climatique seront beaucoup plus faibles à une augmentation de température de 1,5°C par rapport à 2°C ». Cependant, il existe un écart entre les engagements actuels de réduction des émissions et l'objectif de 1,5 °C – les engagements actuels sont en fait plus compatibles avec une augmentation de la température de 2,4 °C. L'accord met en place un processus urgent permettant aux pays de combler cet écart d'émissions en soumettant des engagements de réduction plus poussés d'ici la COP27 en Égypte l'année prochaine. Ce processus est l'un des résultats les plus importants de la COP26, mais il repousse l'action au lieu de combler l'écart maintenant. La science est très claire : il ne reste plus beaucoup de marge de manoeuvre.
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Point 4
Malgré tous les obstacles à la participation à la COP26 - de l'inégalité des vaccins et de la politique frontalière hostile du Royaume-Uni au manque d'accès au lieu et aux négociateurices... - des jeunes du monde entier et des personnes en première ligne et issues des communautés autochtones se sont présentés à Glasgow par dizaines de milliers et ont défilé dans les rues avec un message pour les dirigeant-es à l'intérieur : Justice climatique maintenant !
La rockeuse légendaire Patti Smith a interprété sa chanson "People Have the Power", depuis la scène du concert Pathway to Paris à Glasgow pendant la COP26. Ses paroles continuent de nous inspirer.
Listen
I believe everything we dream
Can come to pass through our union
We can turn the world around
We can turn the earth's revolution
We have the power
People have the power
Ce pouvoir du peuple apportera la fin de l'ère des combustibles fossiles et une transition juste vers un avenir sans fossiles pour les plus pauvres et les plus vulnérables du monde. Les jeunes du monde entier sont à la tête de ce mouvement. Il y a du pouvoir et de l'espoir dans leurs paroles et dans leurs actions, et grâce à eux, nous sommes plus optimistes que jamais : en travaillant ensemble, nous pouvons demander des comptes aux dirigeant-es. Ce qui s'est passé dans les rues de Glasgow, plus que ce qui s'est passé à huis clos, est la raison pour laquelle nous gagnerons la lutte contre le changement climatique et pour la justice climatique.