15 Avril 2020
Nous n’avons pas besoin de vous dire que la crise du COVID-19 a un impact sans précédent sur le monde entier. Comme de nombreuses autres entreprises ou institutions, Ben & Jerry’s a dû changer sa façon de travailler : nos boutiques sont fermées dans le monde entier, nos employé.e.s de bureau sont en télétravail et de nouveaux protocoles de sécurité ont été mis en place pour le personnel de nos usines.
Comme vous et vos familles, nous faisons ça pour « aplatir » la courbe. La distanciation sociale permet de sauver des vies. Bien sûr, c’est douloureux et stressant d’être séparé.e.s de nos proches, mais c’est nécessaire pour permettre d’assurer la sécurité du plus grand nombre.
Centres de Rétention Administrative, Zones d’Attentes… Des conditions indignes
Malheureusement, nous ne sommes pas tou.te.s logé.e.s à la même enseigne en matière de confinement. Certaines personnes sont dans l’incapacité d’assurer leur propre sécurité, parce qu’elles sont logées dans des conditions qui ne leur permettent pas d’observer les mesures de distanciation sociale.
Parmi les gens en danger, il y a les personnes exilées qui sont enfermées en rétention administrative. Il existe plusieurs raisons pour lesquelles les personnes étrangères peuvent être enfermées : elles sont en attente d’éloignement du territoire français, sont arrêtées aux frontières ou dans les aéroports…
Mais les conditions dans lesquelles elles sont enfermées sont indignes et ne permettent pas de garantir la sécurité des personnes et du personnel des lieux d’enfermement pendant l’épidémie. La sénatrice Laurence Cohen, en visite dans un centre de rétention administrative, dénonce un « risque de contamination très élevé ». Elle recense par exemple la « promiscuité et la surpopulation, l’absence de protection (masques, gants, gel) pour les personnes retenues et pour les fonctionnaires de police, les chambres collectives, la restauration collective ».
Les personnes enfermées ne cessent de dénoncer les conditions indignes dans lesquelles elles se trouvent.
En période d’épidémie, ces conditions mettent en danger des vies humaines.
Un enfermement inutile
En plus de mettre en danger des vies humaines, l’enfermement est inutile en période épidémique. Les gens qui sont enfermés sont celles et ceux qui doivent être expulsés rapidement. Mais aujourd’hui, l’éloignement est impossible : les liaisons aériennes sont interrompues et les recommandations de l’OMS imposent de ne pas exporter la maladie en limitant au maximum les déplacements. Des recommandations de bon sens qui n’ont malheureusement pas empêché l’Etat d’expulser des personnes au début de l’épidémie.
Bien que la population des Centres de Rétention Administrative ait largement baissée depuis le début de l’épidémie, des gens continuent à être enfermés, au mépris de toutes les règles de sécurité sanitaire. Malheureusement, de façon incompréhensible, la fermeture totale des centres de rétention a été refusé par le Conseil d’Etat.
Rappelons au passage que, même hors période épidémique, l’enfermement administratif n’est jamais une bonne idée puisqu’il viole les droits fondamentaux des personnes exilées (liberté d’aller et venir, droit d’asile, droit au respect de la vie privée et familiale, droit de ne pas subir des traitements inhumains ou dégradants…).
Comment je peux aider ?
- Tu peux suivre et soutenir le travail des associations qui œuvrent pour fermer les lieux d’enfermement en France. L’Anafé et la Cimade sont par exemple très actives sur le sujet et interpellent régulièrement les autorités compétentes.