Vous avez sûrement remarqué que les voyages -et en particulier les voyages à l'international- sont impossibles en ce moment. Beaucoup de monde a vu ses plans perturbés - ce qui est embêtant. Mais c'est bien pire pour celles-ceux qui ont été forcé de fuir leur foyer et qui sont maintenant coincés - puisque de nombreux pays ont ralenti ou même arrêté le traitement des demandes d'asile. Comme nous, tu te demandes peut-être ce qui arrive à ces personnes coincées entre leurs vies d'avant et leur espoir d'une vie en sécurité ? Où vont elles ?
Réponse: Ils/elles sont parfois soumis-es à l'enfermement administratif. Nous pensions déjà que l'enfermement administratif était inhumain et immoral avant le COVID-19. Mais alors que nous sommes en pleine pandémie mondiale, enfermer des exilé-es n'est pas "seulement" une attaque envers la dignité humaine - ce pourrait être une condamnation à mort. Il est temps de fermer tous les centres de détention ainsi que les zones d'attente et de concentrer nos efforts sur l'accueil des personnes exilées.
L'enfermement administratif, des conditions sanitaires désastreuses
La santé et l'hygiène étaient déjà préoccupantes dans beaucoup de CRA ou de zones d'attentes avant le COVID. Vous pouvez donc imaginer à quel point la situation est inquiétante en ce moment. Mais voici une évidence : il est impossible de rester à deux mètres les un-es des autres lorsque vous êtes en détention. Une fois que le virus commence à se diffuser dans un lieu d'enfermement, les risques pour les personnes exilées et pour le personnel sont extrêmement grands - en particulier lorsque les soins accessibles dans ces lieux sont limités.
Nous forçons les gens à se cacher - ou à vivre dans les rues
En Belgique, l'Office fédéral de l'immigration a fermé ses portes aux demandeurs d'asile à mi-mars - mais des personnes exilées n'ont pas arrêté d'avoir besoin de demander l'asile. "C'est la grande question: "Où sont tous ces gens? Beaucoup sont probablement dans les rues", explique Marie Polard, porte-parole de la Croix-Rouge. Si les personnes exilées arrivent à éviter l'enfermement, ils font face à un danger aussi aussi grand dans les rues. Pour rappel: demander l'asile n'est pas contraire à la loi. Il n’est pas nécessaire d’enfermer les demandeur-euses d’asile. Il est temps de fermer les lieux d'enfermement administratif et de se concentrer sur la création de politiques de logement qui traitent les réfugié-es comme des personnes et les aident à se reconstruire.
Il est temps que la France ferme ses lieux d'enfermement administratif
Une pandémie mondiale rend d'autant plus évident que l'enfermement de personnes cherchant à se protéger de la guerre, d'une persécution ou d'un conflit est injuste, inhumaine et tout simplement immorale. Le mois dernier, une cinquantaine de personnes détenues au centre de détention de Mesnil-Amelot près de Paris ont protesté contre les mauvaises conditions sanitaires en dormant dans la cour. Des personnes exilées ont également été détenues (certaines illégalement) dans la zone d'attente de l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle. Les réfugiés coincés dans des centres de rétention administrative (CRA) n'ont souvent pas de masque. Les pénuries de tests font qu'il est difficile de connaître le nombre réel de personnes malades parmi les personnes détenues. Il est temps de ne plus enfermer des personnes n'ayant commis aucun autre crime que de chercher un endroit sûr où vivre.
Ensemble, nous pouvons faire la différence
Mettre les gens derrière les barreaux n'est jamais la solution. La France pourrait suivre les traces de l'Espagne et d'autres pays avant-gardistes et vider ses lieux d'enfermement administratif. Il s'agit d'une crise sanitaire mondiale. Personne ne devrait avoir le droit de décider qui a le droit ou non de vivre, de travailler et d'élever une famille en toute sécurité. Ensemble, nous devons nous unir pour exiger la libération permanente des exilé-es des centres de détention. Le 18 mars, l'Observatoire de l'enfermement des étrangers (OEE) a appelé le gouvernement à libérer les personnes détenues dans les centres de détention et les zones d'attente du fait de la situation sanitaire et en soulignant l'évidence: avec des vols annulés, il est impossible d'expulser les gens - alors pourquoi les détenir?
Nous sommes d'accord. Nous savons que les personnes exilées sont aussi nos ami-es, nos voisin-es et nos allié-es. En France par exemple, des familles de réfugié-es syrien-nes préparent et livrent des repas faits-maisons aux équipes soignante de l'hôpital d'Alençon. "Nous avons eu l'idée de mobiliser les familles syriennes réfugiées à Alençon car dans notre culture, c'est comme ça : quand quelqu'un a besoin d'aide, on participe. Nous avons pu contacter douze d'entre elles, toutes ont répondu oui." signale Abdul Rahman Ajaj à Infomigrants.
Agissons pour libérer les personnes exilées injustement détenues. Leur vies en dépendent.
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